Jusqu'à cette étude russe réalisée en 2018, on savait seulement que la concentration totale d'acides gras libres plasmatiques augmentait pendant l'effort. Aucune étude n'avait été menée pour observer précisément l'impact de l'exercice physique sur le type de ces acides gras. Certaines études avaient toutefois suggéré que la teneur en acides gras saturés tels que l'acide palmitique (C16) et l'acide stéarique (C18) était diminuée, mais il n'y avait pas de consensus à ce sujet.
Le ski de fond est un sport d'effort cyclique qui sollicite les capacités aérobies-anaérobies (respectivement avec apport d'oxygène et sans apport d'oxygène) de l'organisme. L'entraînement en endurance des athlètes stimule la mobilisation et l'oxydation des lipides, ce qui se traduit par la libération des triglycérides et l'augmentation des acides gras libres et du glycérol.
L'étude a consisté à déterminer le profil en acides gras du plasma de quinze athlètes masculins de l'équipe nationale russe de ski de fond, sur des échantillons de sang prélevés au repos et pendant un test d'effort à vélo avec une charge croissante jusqu'à l'épuisement (97-100 % de la VO2max).
Il est indiqué que les athlètes ont consommé un petit-déjeuner composé à 78% de glucides.
Les résultats de l'étude ont démontré une activation de la lipolyse et de l'oxydation des acides gras à chaîne moyenne chez les athlètes très entraînés lors d'efforts physiques intenses.
Les scientifiques ont observé une augmentation significative des concentrations d'acide caprique C10 (+164%), d'acide laurique C12 (+224%) et d'acide myristique C14 (+130%) chez les skieurs après un sprint de 1,3 km. Une augmentation moins prononcée de ces acides gras (p < 0,05) a été observée après un exercice jusqu'à l'épuisement.
L'activation de la lipase triglycéride adipeuse (ATL) et de la lipase hormono-sensible (HSL), qui régulent la lipolyse dans les muscles squelettiques, est favorisée par l'intensité de l'exercice physique. L'utilisation des triglycérides pendant l'exercice est le résultat d'une augmentation des besoins énergétiques et de l'intégration des événements neuronaux, hormonaux, circulatoires et musculaires qui facilitent la libération des acides gras à partir du tissu adipeux et des réserves intramusculaires vers les mitochondries musculaires pour leur oxydation.
Ce qui est étonnant c'est que les acides gras trouvés dans les adipocytes (cellules adipeuses) sont généralement riches en acides gras palmitiques C16 par rapport aux acides gras à chaîne plus courte tels que le caprique C10, le laurique C12 et le myristique C14. Cependant, pendant l'exercice physique intense, la lipolyse des triglycérides se produit non seulement dans les adipocytes, mais aussi dans les réserves intramusculaires. Ce mécanisme entraîne la libération d'une variété d'acides gras dans la circulation sanguine. Les acides gras à chaîne moyenne (C10, C12 et C14) sont également libérés à partir de ces réserves intramusculaires.