L'allulose est un édulcorant naturel commercialisée aux États-Unis et dans plusieurs pays d'Asie, mais qui n'est pas autorisé à ce jour en France (fin 2024) comme dans le reste de l'Europe.
Vous ne le trouverez pas plus dans le reste de l'Europe, ni Royaume-Uni ou encore au Canada. Il semblerait que les autorités de santé manquent d'études complémentaires pour juger de l'innocuité complète de cet édulcorant.
Pourtant l'allulose pourrait rapidement devenir très populaire en raison de ses propriétés uniques sur le métabolisme qui font de lui le premier sucre anti-diabète.
Qu'est-ce que l'allulose ?
L'allulose est une molécule faisant partie de la famille des "sucres rares", des saccharides qui se trouvent dans certains végétaux à des concentrations très faibles. L'allulose peut notamment être détecté dans les figues et les raisins.
C'est un épimère du fructose, ce qui signifie que sa structure moléculaire est quasiment identique à celle du fructose.
L'allulose possède le goût du sucre, mais n'est pas reconnu par notre système enzymatique et ne peut donc servir de source énergétique comme les autres sucres. Les quelques calories qui lui sont attribuées correspondent à la part mineure qui est fermentée dans l'intestin par les bactéries.
Les industriels ont recours à des enzymes pour fabriquer l'allulose à partir des cultures existantes de production du sucre que sont le maïs, le tapioca et la betterave.
Pourquoi ce nouvel édulcorant ?
Des édulcorants naturels "keto-friendly", il en existent déjà sur le marché. Il y a bien-sûr l'érythritol, une autre molécule d'origine naturelle sans calories de la famille des sucres d'alcool. Les propriétés physiques de ce dernier ne permettent pas de remplacer le sucre et son goût se modifie à la cuisson. Quant à la stévia et au fruit du moine (ce dernier n'étant autorisé en Europe), étant des centaines de fois plus sucrés que le sucre, ils doivent être mélangés à de l'érythritol ou à des fibres pour créer des substituts plus ou moins réussis au sucre de table. Car le sucre fait plus que simplement sucrer. Il est à la fois texturant, humectant (retient l'eau) et favorise la conservation...
L'allulose, promu par la FDA
L'allulose a été autorisée sur le marché alimentaire aux États-Unis dès 2011. À cette date, la Food and Drug Administration (FDA) a accordé à l'allulose le statut de GRAS (« Generally Recognized as Safe »), ce qui a permis sa vente au détail et son utilisation comme ingrédient dans les produits alimentaires.
En 2019, la FDA a pris la décision d'exclure l'allulose des sucres totaux et ajoutés sur les étiquettes nutritionnelles, renforçant son attrait pour les industriels alimentaires cherchant à développer des produits à faible teneur en sucre. Cette décision s'appuie sur des études montrant que l'allulose n'est pas métabolisé de la même manière que les autres sucres simples et qu'il n'a pas d'effets négatifs sur la glycémie ou l'insuline.
L'essentiel sur l'allulose :
- Sucre naturel
- Pouvoir sucrant : 70% celui du sucre
- Calories : 40 kcal aux 100 g, soit 1/10ème des calories du sucre
- Proche du sucre en cuisine : humectant, réaction de Maillard
- Fond à 110°C et permet de réaliser du caramel comme avec le sucre...
À lire :
The Quest to find Healthy and Cheap Sweeteners, bbc.com
L'allulose, potentiel allié contre le diabète et les maladies métaboliques
Les recherches sur les effets de l'allulose se multiplient, et les résultats observés sont prometteurs : ses bienfaits vont bien au-delà de son rôle d'édulcorant sain. Si bien que ce nouveau sucre pourrait s'imposer comme un ingrédient-clé dans la lutte contre les maladies métaboliques.
Les effets positifs de l'allulose sur le métabolisme
1. L'allulose réduit l'index glycémique des glucides
L'allulose agit sur les enzymes qui servent à transformer les sucres complexes en sucres simples en les désactivant partiellement. Ceci concerne l'enzyme salivaire, l'amylase, et un ensemble d'enzymes digestives nécessaires à la digestion des hydrates de carbones.
La quantité de glucose qui passe dans le sang est donc moindre. Mais qu'advient-il alors de ces glucides non digérés en glucose ? Ils sont tout simplement fermentés dans l'intestin, au même titre que le sont les fibres.
Mais ce n'est pas tout, la présence d'allulose au moment du passage des sucres simples, fructose et glucose, à travers la paroi intestinale. L'allulose utilise les même transporteurs cellulaires et entre en compétition avec le glucose et le fructose. Ceci diminue mécaniquement la vitesse à laquelle ils sont absorbés.
Ceci diminue la vitesse à laquelle les glucides sont transformé en glucose. Ce mécanisme diminue l'intensité du pic de glycémie postprandiale. La consommation d'allulose est donc bénéfique pour les personnes sujettes à des troubles liés à l'insuline.
Ces deux actions distinctes diminuent l'index glycémique du repas, ce qui abaisse mécaniquement l'intensité du pic de glycémie postprandiale. L'effet est positif pour le fructose car celui-ci est seulement métabolisé par le foie.
2. L'allulose stimule l'absorption du glucose par le foie
Selon le Dr. Richard Johnson, spécialiste des effets métaboliques des sucres, l'allulose joue un rôle actif dans l'absorption du glucose par le foie en augmentant sa capacité à stocker le glucose en glycogène. Cette augmentation de la captation hépatique du glucose favorise une meilleure régulation glycémique, en limitant les fluctuations du glucose. Cette propriété de l'allulose est unique parmi les édulcorants.
3. Augmentation de la combustion des graisses
La consommation d’allulose favorise l’oxydation des graisses après un repas. Une expérience sur des sujets en bonne santé métabolique à montré qu'un supplément de 5 grammes d'allulose suffisait pour obtenir des effets mesurables sur la combustion des graisses durant les heures suivant le repas, mettant en lumière un avantage pour la gestion du poids et la réduction de la graisse corporelle.
Réduction de la graisse viscérale
La graisse viscérale est un type de graisse abdominale qui entoure les organes internes. Elle est associée à des risques élevés de maladies cardiovasculaires, de résistance à l'insuline et de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD). Des études sur l'allulose, notamment sur des modèles animaux et humains, indiquent qu'elle pourrait jouer un rôle dans la réduction de cette graisse dangereuse. Cela est probablement dû à sa capacité à moduler l'utilisation des substrats énergétiques et à améliorer la sensibilité à l'insuline, ce qui entraîne une diminution du stockage des lipides dans les tissus adipeux viscéraux.
-
Études sur les animaux : Chez les rongeurs soumis à un régime riche en graisses, l'administration d'allulose a réduit de manière significative l'accumulation de graisse viscérale comparée aux groupes contrôles. Ce phénomène est attribué à une augmentation de la lipolyse (dégradation des graisses) et à une diminution de la lipogenèse (synthèse des graisses).
-
Études humaines : Bien que les recherches soient moins nombreuses, certains essais cliniques montrent une diminution modérée de la graisse corporelle, y compris viscérale, chez les participants consommant de l'allulose sur plusieurs semaines.
Effets enzymatiques : synthèse des triglycérides
L'allulose semble moduler directement l'activité d'enzymes impliquées dans le métabolisme lipidique, ce qui peut expliquer ses effets bénéfiques sur la réduction des triglycérides :
-
Synthase des acides gras (FAS) : Cette enzyme catalyse la synthèse des acides gras à partir des substrats acétyl-CoA et malonyl-CoA. L'allulose inhibe l'activité de cette enzyme, réduisant ainsi la production d'acides gras de novo, qui sont ensuite estérifiés en triglycérides. Cette inhibition peut contribuer à la baisse des niveaux de graisses stockées.
-
Glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) : Cette enzyme joue un rôle clé dans la voie des pentoses phosphates, qui fournit du NADPH nécessaire à la lipogenèse. En réduisant l'activité de la G6PD, l'allulose diminue la disponibilité du NADPH, limitant ainsi la synthèse de nouveaux lipides.
Potentiel thérapeutique
Ces mécanismes font de l'allulose un candidat prometteur pour la gestion des troubles métaboliques, notamment :
- Une meilleure gestion du diabète en réduisant les envies d'aliments à haut index glycémique.
- La prévention contre la maladie du foie gras (NAFLD), grâce à une réduction de la lipogénèse hépatique.
- La réduction des risques cardiovasculaires et de maladies métaboliques par la diminution des triglycérides sanguins et la diminution de la graisse viscérale.
Comparaison de l'allulose et de l'érythritol
Une étude réalisée en 2020 sur des souris a comparé l'allulose à l'érythritol. Les résultats ont révélé que l'allulose produit une réduction plus marquée du poids, des triglycérides et de la glycémie à jeun. De plus, elle diminue les marqueurs inflammatoires tels que les adipokines et cytokines, renforçant son profil anti-inflammatoire.
Effets neurologiques de l'allulose
Nous avons vu que l'allulose agit sur l'hormone GLP-1, au niveau intestinal qui joue un rôle clé dans la régulation de l'appétit et la réponse au glucose. L'allulose pourrait aider à réguler l'appétit en agissant sur des mécanismes cérébraux, en collaboration avec des hormones comme le GLP-1, et en influençant des neurones spécifiques dans le cerveau.- Études sur la prise alimentaire : Chez les souris, une injection d'allulose dans le cortex cérébral diminue significativement la consommation alimentaire.
- Potentiel thérapeutique : Ces résultats suggèrent un rôle prometteur pour l'allulose dans la gestion du poids et des troubles métaboliques.
Focus : Les modes d'action de l'allulose
Effets métaboliques
- Inhibition des enzymes de digestion des sucres (alpha-amylase, alpha-glucosidase, maltase, sucrase)
- Activation du transporteur GLUT-1 : Cette activation améliore le transport du glucose au niveau cellulaire.
- Stimule l'hormone GLP-1 : L'allulose stimule l'hormone intestinale GLP-1, qui régule l'appétit et favorise de meilleures décisions alimentaires. Ce mécanisme pourrait contribuer à une meilleure gestion du diabète en réduisant les envies d'aliments à haut index glycémique (ref 2).
Effets neurologiques
- Action sur les neurones : L'allulose active les neurones POMC (proopiomélanocortines), connus pour réduire la prise alimentaire, et inhibe les neurones à NPY (neuropeptide Y) associés à la faim.
- Synergie hormonale : Il agit avec l'hormone GLP-1, qui joue un rôle clé dans la régulation de l'appétit et la réponse au glucose.
- Effet sur les signaux de faim : Le D-allulose inhibe les neurones sensibles à la ghréline, une hormone qui stimule l'appétit.
Combien coûte l'allulose et où en acheter ?
Vous pouvez vous procurer l'allulose en vous rendant sur des plateformes américaines de distribution, telles que iHerb.com et Vitacost.com.
Le tarif indicatif actuel se situe autour des 14 euros le sac de 400 grammes.
En conclusion
Abaisser la courbe de glucose, booster la combustion des graisses et améliorer les marqueurs de l'inflammation, telle est la promesse de l'allulose d'après les premiers retours des scientifiques. Ce sucre a donc un énorme potentiel comme édulcorant cétogène et anti-maladies-métaboliques.
Reste que pour établir des recommandations, des études sur des cohortes plus larges sont nécessaires, car la majorité de ces publications reposent sur des modèles animaux et des essais à court terme sur l'homme.
{"note_total":126,"nombre_note":43}